Comment la perte totale d'une voiture fut évitée de justesse...
"Aide-toi, le Ciel t'aidera"
Exemple donné d' "aide extérieure"
"Aide-toi, le Ciel t'aidera", ce qui doit se comprendre ainsi : si tu as fait
tout ce que tu pouvais pour t'en sortir, fait appel au "ciel" et tu auras l'aide
appropriée.
J'avais 22 ans et je devais
absolument subvenir à tous mes besoins : études, logement, nourriture etc. Le
week-end, je rapatriais souvent des voitures de location en France. Ce
samedi-là; les cours à l'Université se terminant dans l'après-midi, j'avais
entrepris de ramener ainsi à Calais une voiture Renault 16. Confiant dans la
capacité de cette voiture à m'y conduire rapidement, j'étais certain de pouvoir
m'y trouver avant la fermeture de l'agence (à 18h). Manque de "chance", j'y
arrive à 18h05 ! Me voilà bloqué jusqu'au lundi matin suivant et sans aucune
ressource financière, ni pour manger ni pour dormir ! J'avais encore un peu
d'essence ce qui me permit de me rendre sur le parking de la gare de Calais ;
là, le soir tombant et le gel bien présent, j'entrepris d'essayer de dormir,
après avoir fait basculer en arrière le siège avant.
Bien mal m'en prit puisque très peu de temps après, un policier m'intima l'ordre de "circuler" ; malgré toutes les explications données sur mon infortune, cela ne l'émut pas et il m'interdit même de regagner la gare pour m'y réfugier.
Je me remis en chemin et je regagnai la côte toute proche, pensant qu'avec ce froid de canard, aucune personne ne s'aventurerait à m'y déloger, à labri des regards vu l'absence d'éclairage public !
Choisissant un endroit dans l'obscurité totale, j'arrêtai le moteur ; juste au loin, la faible lueur intermittente d'un phare ; je descendis de voiture et faillis me trouver deux mètres plus bas : je m'étais en fait installé sur une jetée en saillie garnie de galets ! Quelle ne fut pas mon angoisse de découvrir qu'à quelques mètres devant la voiture, la mer était... montante !
Je retournai en voiture et entrepris de faire, comme de juste, une marche arrière ; la voiture ne se déplaça d'un pouce mais au contraire s'enfonça dans la jetée : les galets n'étaient pas ce qu'il y avait de mieux comme revêtement routier !
Constatant que le bas de caisse touchait quasiment le sol et me rendant compte de la situation des plus dramatiques dans laquelle je m'étais fourré, j'implorai le "ciel" dans l'urgence ; je demandai une solution pour me sortir de là ; à peine eussé-je fait cette "prière", que le peu de lumière donnée par le phare me fit entrevoir des bouts de planchettes jonchant, ci et là les galets. Je compris très vite que cela pouvait me servir à faire une sorte de piste (de salut !).
Patiemment mais rapidement, vu que la mer montait inexorablement, je remontai chaque roue au cric et plaçai une série de planchettes en vue de réaliser donc une sorte de tremplin vers le "salut".
J'eus terminé que déjà l'eau commençait à toucher les roues avant ; "ça marche ou ça casse", me dis-je...
La voiture s'ébranla et voulut bien se dégager, avec force de fumée due à l'échauffement du caoutchouc des pneus qui patinaient une peu, contraints qu'ils étaient de se contenter de cette inhabituelle piste. Regagnant la partie en béton que je n'aurais jamais dû quitter, je priai le ciel que la voiture ne tombât pas sur le flanc, me précipitant plus bas dans la mer.
Ouf, ça a marché et il m'a fallu pas mal de temps, la respiration haletante, pour retrouver mon calme...
